Éric BÉRANGER
Président-directeur général, MBDA
L’Institut Choiseul a reçu Éric Béranger, Président-directeur général de MBDA, autour d’un nouveau Club Choiseul pour une rencontre consacrée aux grands bouleversements géopolitiques et aux enjeux de souveraineté européenne.
À travers son témoignage, c’est un changement de monde qui s’est dessiné : celui de la fin des dividendes de la paix et du retour de la conflictualité sur le sol européen.
Entreprise unique dans le paysage industriel occidental, MBDA incarne un modèle rare : une entreprise profondément européenne, opérant pourtant au cœur même de la souveraineté des États. Présente sur l’ensemble du spectre des systèmes d’armement complexes, MBDA démontre que souveraineté nationale et coopération européenne ne s’opposent pas, mais se renforcent mutuellement.
Ce modèle repose sur une confiance absolue entre États partenaires et sur une maîtrise claire de ce qui peut être partagé — et de ce qui ne peut pas l’être.
« Nous sommes au cœur du cœur de la souveraineté, et pourtant une entreprise plurinationale. »
Éric Béranger, Président-directeur général de MBDA
Pour Éric Béranger, la souveraineté n’est ni un concept théorique ni un slogan politique. Elle se traduit par la capacité d’un État à apprécier une situation de manière autonome, à décider librement et à agir sans dépendance extérieure.
Dans ce cadre, l’industrie de défense joue un rôle central : elle garantit la liberté d’emploi des forces armées, la crédibilité stratégique des nations et leur capacité à tenir dans la durée, y compris dans des contextes de haute intensité.
Le retour de la guerre en Europe impose une remontée en puissance rapide des capacités industrielles. MBDA fait face à un double défi, produire davantage et produire plus vite, tout en maintenant un niveau d’exigence technologique et opérationnelle extrêmement élevé pour plusieurs raisons :
Cela suppose des investissements massifs, une transformation profonde des organisations et une mobilisation de l’ensemble de la chaîne de fournisseurs, bien au-delà du seul secteur de la défense.
Dans un environnement marqué par l’émergence de nouveaux acteurs internationaux, la coopération européenne apparaît moins comme une option que comme une nécessité stratégique.
Elle permet d’élargir le champ des capacités, de partager les coûts et de préserver l’autonomie de décision des États. Coopérer, c’est accepter une complexité accrue à court terme pour garantir, à long terme, la capacité de l’Europe à décider de son avenir et à se faire respecter.
Retrouvez les personnalités qui ont pris la parole lors de cette rencontre