Le maritime, un horizon de souveraineté pour la France
Dans le cadre de son Initiative Souveraineté, l’Institut Choiseul a organisé une Rencontre Souveraineté & Résilience autour de quatre décideurs du secteur maritime français.
La France possède le deuxième plus grand espace océanique mondial, avec 11 millions de km² de ZEE. Pourtant, cette puissance maritime est menacée. La crise sanitaire a notamment révélé des problèmes d’approvisionnement et de dépendance associés.
Renforcer le secteur maritime français et européen
Européen il y a trente ans, le centre de gravité de l’écosystème maritime se déplace progressivement vers l’Asie, entraînant une perte de savoir-faire et une diminution de la position européenne dans le secteur.
Des regards croisés de décideurs de premier plan :
- Christine Cabau-Woehrel, Vice-présidente exécutive en charge des actifs et des opérations de CMA CGM,
- Vincent Faujour, Président du Groupe Piriou,
- Stéphane Raison, Directeur général & Président du directoire du Grand Port fluvio-maritime de l’axe Seine, Haropa Port,
- François Lambert, Directeur général de l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM), modérateur de la rencontre.
Les crises permettent de prendre conscience de l’importance du secteur maritime, que ce soit en termes de logistique ou de transport des marchandises, pour le bon fonctionnement de l’économie.
Christine CABAU-WOEHREL, Vice-présidente exécutive en charge des actifs et des opérations de CMA CGM
Pour consolider notre puissance et affirmer notre souveraineté dans un contexte de mondialisation, il est essentiel de réfléchir à une stratégie évitant les écueils du protectionnisme.
Pour y parvenir, nos quatre intervenants ont mis en avant la nécessité d’établir une complémentarité stratégique entre le secteur portuaire, la construction navale et le transport maritime.
La bataille économique internationale ne peut se gagner en ne considérant que les littoraux, il faut aussi intégrer le terrestre dans une logique de continuum.
Vincent FAUJOUR, Président du Groupe Piriou
À cet impératif de créer des synergies au sein de la filière s’ajoutent trois enjeux :
- La transition énergétique : le développement d’une souveraineté stratégique au niveau européen et international passe par l’adoption de nouveaux carburants, soutenus par des investissements publics pour sortir de la dépendance au pétrole.
- L’emploi et la formation : il faut préserver les 390 000 emplois de l’économie maritime pour maintenir les capacités de production, ce qui nécessite d’améliorer l’attrait des métiers du secteur auprès des jeunes et de favoriser les passerelles entre les différentes familles de la filière.
- Les politiques publiques : le manque de soutien politique dans la préservation de la souveraineté maritime est encore trop ressenti. Les intervenants ont mis en avant la nécessité d’adopter une approche collective et transversale avec les pouvoirs publics pour maintenir notre souveraineté.