
Benoit LAROCHE DE ROUSSANE
Directeur de l’Industrie de Défense, DGA – Direction générale de l’armement
L’Institut Choiseul a eu le plaisir de réunir, à l’occasion d’une nouvelle Rencontre Choiseul Souveraineté, plusieurs acteurs majeurs de l’écosystème de défense, autour d’un sujet central : comment renforcer la souveraineté européenne dans un contexte géopolitique instable ?
Face au retour de Donald Trump aux États-Unis et à la guerre en Ukraine, la question de l’autonomie stratégique européenne s’impose avec une acuité particulière. Au-delà des budgets et des technologies, c’est bien notre capacité collective à anticiper, produire et protéger qui conditionnera la crédibilité du continent sur la scène mondiale.
Animée par François Mattens, Vice-président aux affaires publiques et partenariats stratégiques de XXII, cette Rencontre Choiseul Souveraineté a bénéficié des éclairages de :
Leurs interventions croisées ont permis de nourrir une réflexion de fond sur les conditions d’une Europe de la défense réellement souveraine, capable de répondre aux défis actuels et futurs.
La discussion a mis en lumière l’importance du soutien à la base industrielle et technologique de défense (BITD), qui compte près de 4 500 entreprises en France. La Loi de programmation militaire prévoit 413 milliards d’euros d’investissements pour répondre aux besoins croissants. L’impact est concret : la production de canons Caesar, par exemple, est passée de 10 unités par an à près de 70 en réponse à la guerre en Ukraine.
Dans le domaine naval, la France conserve un atout unique en Europe avec une filière qui représente 130 000 emplois et 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Néanmoins, cette industrie doit faire face à une concurrence mondiale accrue, appelant à une stratégie de long terme et une coopération renforcée au niveau européen.
L’Union européenne n’est pas en reste et déploie de nouveaux instruments, tels que le Fonds européen de défense (8 milliards d’euros) et le mécanisme ASAP destiné à accélérer la production de munitions. Ces initiatives témoignent d’une volonté de dépasser le seul cadre national pour bâtir une souveraineté partagée.
Pour autant, les intervenants l’ont rappelé : l’autonomie stratégique ne repose pas uniquement sur les moyens financiers. Elle exige une vision commune, des choix structurants et une capacité à fédérer les États membres autour d’intérêts collectifs.
Retrouvez les personnalités qui ont pris la parole lors de cette rencontre
Directeur de l’Industrie de Défense, DGA – Direction générale de l’armement
Vice-président, XXII
Députée européenne
Directeur général, KNDS France
Délégué général adjoint, chargé des questions de défense et de sécurité, GICAN